samedi 27 octobre 2018

Octobre Rouge

Vendredi 26
octobre
Le point hebdo de l'investisseur
introLa force de frappe des vendeurs pousse les indices dans les profondeurs. Les écarts hebdomadaires restent très négatifs, accumulant des replis majeurs depuis le début du mois d'octobre qui restera sanglant, surtout sur des secteurs précis comme les semi-conducteurs, les services informatiques et les équipementiers automobiles. Les perspectives macroéconomiques se dégradent avec la persistance des tarifs douaniers qui se rajoutent à des situations politiques et géopolitiques aiguës.

Dans ce contexte les notions de prix et de valorisation restent secondaires, les sorties « à tout prix » provoquent des trous d'air et de forts décalages dans les parcours boursiers, entraînant les titres concernés dans des chutes vertigineuses.
Indices
Les récents mouvements indiciels se caractérisent par une forte volatilité (VIX 27%). L'hégémonie du courant vendeur a exercé une forte pression sur les parcours des actions, entraînant les indices dans les profondeurs. La CAC40 cède 3.5% sur la semaine, portant son déclin mensuel à près de 11%, un des 10 mois les plus sanglants de l'histoire du CAC40. Le record restant sur octobre 1987 avec -22.9%.

Les autres indices affichent les mêmes scores hebdomadaires, le Dax lâche plus de 4% et le FTSE MIB 3.5%. Aux Etats-Unis, le Dow Jones décroche de 3%, mieux que le S&P500 (-4%) alors que le Nasdaq s'effondre de 6%. Comme souvent les divergences sont notoires en Asie, le Nikkei se trouve handicaper par la hausse du yen et perd 6%, le Hang Seng se replie de 3% alors que la Chine gagne 1.3% à contre tendance.
Fonds EUROPA ONE
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Fonds Europa One
Performances1 semaineHistorique
EUROPA ONE-6.12%13.84%
STOXX600 NR-2.81%8.4%
ECART-3.31%5.44%
Encours sous gestion : 29,3M€
Performances calculées sur la base de la Valeur Liquidative au 24/10 - Source Morningstar
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures.
Matières premières
Les cours pétroliers terminent la semaine en baisse, dans un marché toujours attentiste aux conséquences des sanctions américaines sur les exportations iraniennes, dans un contexte propice à un éventuel repli de la demande en énergie. Par ailleurs, la nouvelle hausse des stocks de brut américain a ajouté de la lourdeur aux cours. Le WTI abandonne ainsi 3,8% à 66.8 USD tandis que le Brent lâche 4,2%, à 76.6 USD le baril.

L'or confirme son attrait et sa caractéristique de valeur refuge lorsque les marchés actions trébuchent. Le métal doré gagne effectivement 10 dollars sur la séquence hebdomadaire pour se traiter autour de 1235 USD l'once. L'argent est moins recherché mais progresse tout de même à 14.7 USD.

Les métaux de base se stabilisent à l'image des faibles variations hebdomadaires. Le prix du cuivre oscille autour de 6200 USD tandis que le nickel revient à proximité des 12200 USD.
Du côté des "soft commodities", le Conseil international des céréale s a relevé ses prévisions de production mondiale pour le blé, entraînant une pression vendeuse dans un marché endormi. Le boisseau de blé repasse ainsi sous la ligne des 500 cents pour se négocier à 487 cents.


Accumulation des stocks de pétrole sur 5 semaines consécutives

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Marchés actions
Sartorius Stedim Biotech

SSB est l'un des principaux fournisseurs d'équipements et de services destinés aux processus de développement, d'assurance qualité et de production dans l'industrie biopharmaceutique. Le capital du groupe reste détenu à 74% par le groupe Sartorius AG, ce dernier possédant 85% des droits de vote. La société franco-allemande aide ses clients à développer et à fabriquer leurs médicaments avec rapidité et rentabilité.

SSB dont le siège se situe à Aubagne, a réalisé un chiffre d'affaires de 1 081 millions d'euros en 2017 et devrait atteindre 1 215 millions d'euros en 2018. La croissance est au rendez-vous de manière récurrente et la marge nette pourrait passer de 14.9% à 16.15%, un véritable levier pour la valorisation de la société. Cette dernière s'élève à proximité des 10 milliards, soit, à ce jour, bien au-dessus de la 40ème capitalisation du CAC40 : Valeo, avec moins de 8 milliards d'euros.

Les performances se situent en deh ors de la norme, pouvant même être qualifiées de stratosphériques : 77% depuis le début janvier et 2 735% sur 10 ans, un parcours digne des GAFA.


Une valorisation graduellement haussière du titre SSB

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Marché obligataire
Dans un climat de doutes économiques, le marché obligataire se ressaisit légèrement avec une légère détente des rendements des obligations souveraines, signe d'un dégagement massif des actifs risqués, en faveur de plus de sécurité. Aux Etats-Unis, le taux à 10 ans revient à 3.10% contre 3.25% au plus haut.

Ce mouvement de repli se vérifie également sur le continent européen. Le Bund affiche un plus bas hebdomadaire à 0.36% tout comme l'OAT française à 0.75%. La référence italienne se détend aussi à 3.48% malgré le rejet du budget par Bruxelles. L'Espagne, avec un taux à 1.57%, et le Portugal (1.92%), profitent également de cette phase d'arbitrages.
Marché des changes
Les cambistes ont largement vendu la livre sterling. Les scores sont donc sévères pour la devise britannique à l'image du GBP/JPY à 144 JPY (-300 points de base), tout comme face au franc suisse à 1.28 CHF ou face au dollar (1.28 USD)
A contrario, la monnaie japonaise fut globalement recherchée, à l'image de la paire EUR/JPY tombant à 128 JPY (-200 points de base).

La monnaie unique s'affaiblit également sur la semaine, argument confirmé par l'EUR/USD qui casse à la baisse les 1.14 USD. Dans sa remontée, le dollar en profite pour toucher la barre de la parité contre le franc suisse.
Au niveau des monnaies émergentes, la livre turque reprend le chemin de la hausse face au billet vert à 5.6 TRY pour un dollar, progression aidée par un taux directeur de 24% maintenu par la Banque centrale turque.


L'évolution des devises face au dollar sur la semaine

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Statistiques économiques
La confiance des consommateurs est restée inchangée en zone euro, à -3. Les indices PMI ont déçu, tout comme l'indice du climat des affaires en Allemagne, qui a reculé plus que prévu (102.8 vs. 103.1 attendu).
Outre-Atlantique, les indices flash PMI, à l'inverse, sont ressortis au-dessus des attentes, ainsi que les stocks des grossistes et les promesses de ventes de logements. Les commandes de biens durables (transport exclu) ont déçu et l'annonce des inscriptions au chômage ressortait comme prévu à 215K. Les stocks de pétrole atteignent les 6.3 millions de barils (contre 3.6M attendu). Enfin, le PIB trimestriel s'élève à 3.5%, au-dessus du consensus de 3.3% et en-dessous des 4.2% au second trimestre.

La semaine prochaine, le PIB trimestriel de la zone euro sera dévoilé, suivi de l'indice des prix à la consommation et du taux de chômage.
De nombreuses statistiques sont au programme aux Etats-Unis. L'indice PCE et les dépenses des ménages seront dévoilés. Puis, nous prendrons connaissance de l'indice de la Conference Board, des créations d'emplois non agricoles ADP, du coût de la main d'?uvre, de l'indice PMI de Chicago, des stocks de pétrole, et de l'indice PMI de l'ISM. Enfin, le rapport sur l'emploi viendra clôturer une semaine chargée.
Octobre Rouge
Les perspectives de dégradation des échanges mondiaux, liées à la montée des tensions commerciales incitent à la prudence dans l'exposition des investisseurs au risque. La nervosité conduit leurs arbitrages, en favorisant les actifs non risqués à la défaveur des actions. Tout cela se passe brutalement et l'hégémonie du courant vendeur sur l'ensemble des indices entretient la spirale négative, où la baisse appelle la baisse, en enfonçant les supports graphiques.

Cette chute des cours s'apparente t-elle plus à un changement de psychologie sur la notion de risque que d'une simple correction en profondeur? Les prochaines séances vont être déterminantes pour répondre à cette question.

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